La banque de sperme britannique

Juin 17, 2013 | Actualités CECOS

La banque de sperme britannique et la situation française

La banque nationale de sperme britannique

Le Ministère de la Santé britannique vient d’annoncer la création d’une banque centrale de sperme au moyen de fonds engagés par le National Gamete Donation Trust (NGT) dont le fonctionnement est subventionné par le National Health Service (NHS) et le Ministère de la Santé.

Ce projet est issu d’une réflexion conjointe de la British Fertility Society et de la HFEA qui ont fait entre 2005 et 2008 le constat alarmant d’une pénurie en matière de don de sperme en Grande-Bretagne avec un allongement des listes d’attente.

 Cette banque de la NHS  ouvrira en octobre 2014 au Birmingham Women’s Hospital, et recevra une subvention ponctuelle de £77000, destinée à soutenir les équipes médicales et à faire une publicité via les médias. Ce  Elle a pour but d’être indépendante financièrement dans un an, et l’objectif futur est de reproduire cette expérience dans plusieurs centres en Grande-Bretagne, qui formeraient ainsi un réseau national qui couvrirait les besoins en don de sperme de toutes les cliniques publiques ( du NHS) ou privées, fonctionnant sous licence, agrées par la HFEA.

Le Birmingham Women’s Hospital, situé dans la deuxième ville du Royaume-Uni a été choisi car il possède déjà toute l’infrastructure nécessaire au fonctionnement du don de sperme, et inclut le  centre régional de génétique West Midlands. La banque Nationale de Sperme ayant pour but d’améliorer le recrutement des donneurs, en centralisant toutes les étapes de sélection des donneurs et de congélation des paillettes de sperme, la région de Birmingham a l’avantage de posséder une population plus jeune que la moyenne nationale, et présentant une diversité ethnique plus importante. Or l’accent a aussi été mis sur les difficultés rencontrées pour obtenir des donneurs d’ethnies différentes, entrainant des délais d’attente plus longs que pour un donneur anglo-saxon.

Compte-tenu de la pénurie de donneurs en Grande-Bretagne, confirmée par le dernier rapport de la HFEA fin 2011 qui notait que 24% des paillettes de sperme de donneur provenaient de banques étrangères, cette première banque nationale veut aider à démystifier le don de sperme en recrutant des donneurs sur place. Et ceci est important pour le National Health Service pour qui le financement du recrutement des donneurs est difficile à justifier devant les Clinical Commissioning groups qui gèrent leurs finances au niveau régional et qui ont aujourd’hui pour priorité de faciliter l’accès et le remboursement, très inégaux,  de la FIV ou de l’insémination intraconjugale pour tous. Cette situation encourage les cliniques privées britanniques à importer des paillettes de sperme de banques étrangères, danoises notamment, ou les couples à partir à l’étranger ou à rechercher des donneurs via internet. Ces pratiques se font sans aucun contrôle ni protection juridique comme le prévoit la loi pour les futurs parents, obtenus lors de la signature des consentements des donneurs et des receveurs dans les centres agréés.

            Enfin le NGT, outre son support financier, offre ses sources d’information et son réseau médiatique pour améliorer le recrutement des donneurs, et son indépendance est la garantie d’une distribution équitable et égale pour toutes les cliniques, qu’elles soient publiques ou privées. Enfin ces paillettes seront distribuées aux cliniques qui en feront la demande, et non aux patients, avec un cout estimé de £300 par insémination.

                                                        Françoise Shenfield (Londres)

Et le système des CECOS français ?

On ne peut s’empêcher en prenant connaissance de ce projet britannique, de rechercher un certain parallélisme avec notre système français. Certes les principes fondamentaux du don de gamètes  sont différents – levée de l’anonymat, indemnisation des donneurs sans enfant, accès aux couples hétérosexuels ou aux femmes seules ou en couple en Grande Bretagne- mais les questions soulevées sont souvent les mêmes: c’est la recherche d’une autosuffisance nationale en matière de dons de gamètes, et d’une égalité d’accès aux soins pour les patients du secteur public ou privé. Le modèle britannique proposé ressemble beaucoup au système français existant depuis 1973; les CECOS sont des organismes publics, regroupés au sein de la Fédération Française des CECOS, qui ont pour but de recruter des donneurs de gamètes, qui assurent leur sélection et la congélation des gamètes, ainsi que leur distribution aux couples qui ensuite sont pris en charge  par les équipes médicales du secteur public ou du secteur privé. L’Agence de Biomédecine, sous tutelle du Ministère de la Santé,  a pour objectif de contrôler ces activités au niveau national, soumises à autorisation. Elle a aussi pour rôle de promouvoir le don de gamètes en  France, et elle lance, en  novembre 2014, une nouvelle campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation du public sur le don de gamètes, de plusieurs centaines de milliers d’euros.

On note donc une grande similitude dans les organisations nationales proposées, même si les moyens engagés sont différents, et il sera intéressant de revoir d’ici un an leur impact sur le recrutement des donneurs de gamètes.

                                                                       Dominique Le Lannou

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