Connaissance du don d’ovocytes par le grand public

Nov 18, 2017 | Actualités CECOS

Une enquête réalisée dans trois maternités

Nous avons réalisé une enquête auprès de patientes hospitalisées en suites de naissances dans trois maternités (le CHU d’Amiens, le CHU de Rouen et le CHR de Mulhouse) afin d’évaluer les connaissances de ces femmes concernant le don d’ovocytes, d’identifier les moyens permettant de garantir une meilleure information et de favoriser la démarche de don.

Une première série de questionnaires a été réalisée en 2013, l’autre en 2016, permettant ainsi une évaluation de l’impact des campagnes d’informations réalisées par l’Agence de la Biomédecine entre ces deux périodes. Les résultats de ces enquêtes ont été présentés au dernier séminaire des CECOS à Amiens.

Les explications orales des objectifs étaient données par une sage-femme ou un médecin du CECOS. Les patientes complétaient alors le questionnaire individuellement. Le livret d’informations établi par l’Agence de la Biomédecine était ensuite remis à la patiente avec les coordonnées du CECOS dont dépendait la maternité, un temps de parole étant alors donné pour fournir des explications plus spécifiques aux patientes intéressées et pour répondre aux questions éventuelles posées par celles-ci. Nous avons au total analysé 242 questionnaires en 2013 et 115 en 2016.

Connaissance du don et de ses différents aspects

Il a été observé une diminution des patientes ayant déjà entendu parler du don (72% en 2013 contre 63% en 2016). Pour celles qui ont déjà entendu parler du don, on retrouve un rôle important des médias et d’internet (74% en 2013 et 97% en 2016). Nous avons pu observer une nette augmentation du nombre de personnes ayant eu connaissance du don par le biais d’un professionnel de santé (12% en 2013 contre 30% en 2016).

Il est également apparu que peu de patientes connaissaient les personnes concernées par le don (46% en 2013 et 38% en 2016). Nous avons pu remarquer une nette amélioration de la connaissance des aspects légaux du don (légalité, gratuité et anonymat), probablement liée aux campagnes d’informations sur le don d’organes.

En 2013, la connaissance des aspects pratiques du don était imparfaite (50 à 70% de mauvaises réponses obtenues par rapport à la nécessité de consultations préalables, d’un traitement préalable, d’un traitement préalable par injections, d’une hospitalisation d’une journée et potentiellement d’une anesthésie). En 2016 pour les mêmes items, les pourcentages de mauvaises réponses étaient de 30 à 50%. Le déroulement pratique du don paraît donc mieux connu, en particulier pour les couples ayant été confrontés à des problèmes d’infertilité, signe d’une meilleure information au sein des centres d’AMP.

Opinion par rapport au don

En 2013, 67% des personnes étaient favorables à cette démarche (50% en 2016), 5% étaient opposées à cette démarche (6% en 2016) et 28% n’avait pas d’opinion (44% en 2016). Ces chiffres témoignent d’une moins bonne adhésion à la démarche de don associée à une opposition stable avec plus de personnes indécises.

En 2013, parmi les 67 % « favorables », 35% accepteraient de réaliser 1 don soit 85 donneuses potentielles sur les 242 personnes interrogées. En 2016, parmi les 50% « favorables », 35% accepteraient de réaliser 1 don soit 40 donneuses potentielles sur les 115 personnes interrogées. En 2013, 62% (150 femmes) refuseraient de réaliser un don contre 52% (60 femmes) en 2016.

Diffusion de l’information

En 2013, 88% des patientes ne se sentaient pas suffisamment informées (78% en 2016), 10% considéraient que l’information était largement diffusée (15% en 2016) et 64% étaient demandeuses d’informations complémentaires (55% en 2016).

Pour celles qui étaient demandeuses d’informations complémentaires, 56% en 2013 et 27% en 2016 plébiscitaient un livret d’information (perte de l’intérêt du livret ?), 17% en 2013 et 22% en 2016 une rencontre avec un professionnel de santé, 12% en 2013 et 8% en 2016 un forum d’informations, 14% en 2013 et 16% en 2016 un site internet.

80% des patientes pensent que des informations complémentaires doivent être données dans les maternités. Elles sollicitent ces informations complémentaires majoritairement au cours des consultations de suivi gynécologique en dehors de la grossesse (58% en 2013 et 51% en 2016), pendant les cours de préparation à la naissance (18% en 2013 et 11% en 2016), pendant l’hospitalisation en suites de couches (11% en 2013 et 24% en 2016), au cours des consultations prénatales (7%  en 2013 et 22% en 2016) et au cours des consultations postnatales (6% en 2013 et 21% en 2016).

Ces données témoignent de l’importance de poursuivre les campagnes d’informations réalisées par l’Agence de la Biomédecine afin d’améliorer la connaissance du don d’ovocytes par le grand public et d’impliquer les professionnels de la santé reproductive pour délivrer une information adaptée, susceptible de favoriser ce type de don

R.Cabry et F.Scheffler, C.Chanteloube, F.Schmit

La certification a été délivrée au titre de la catégorie : ACTIONS DE FORMATION

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